Didier est né à Evian-les-Bains en Haute Savoie, le 14 janvier 1963, un jour de tempête de neige.
Bien des années plus tard, il vécut celles de l'Océan, héritage de son Grand-Père breton.
Il a toujours eu les pieds enracinés dans la terre des Alpes, mais avec les yeux fixés sur l'horizon.
Ainsi, après avoir dévoré des livres d'aventure, il prit la décision de revêtir la panoplie de
l'aventurier, en réalisant un périple que nul autre à ce jour n'a encore vécu.
En 1995 alors qu'il est chauffeur livreur en Suisse, il décide de tout plaquer, après avoir entendu la radio
annoncer l'arrivée de Guy Delage, vainqueur de l'Atlantique à la nage.
Cet exploit fut pour Didier l'étincelle qui motiva sa décision.
Grand fan d'Elvis Presley, il décide alors de lui rendre un hommage des plus inédits, en se rendant sur sa tombe,
d'Evian-les-Bains à Memphis Tennessee par la seule force de ses jambes et surtout de sa volonté.
En dépit d'une allergie à l'époxy (résine synthétique), il construit seul son embarcation le "My Way" dans un
chantier naval de Morges, sur la rive suisse du lac Léman.
Seul, mais en profitant des conseils de Raymond Morerod.
Le patron du chantier professe en effet des idées aussi arrêtées qu'efficaces sur les formes auto-retournables
et insubmersibles.
Didier a également la chance de rencontrer en Suisse Daniel Oberson des cycles Cilo, qui deviendra le spécialiste de la
partie propulsion et en France Michel Plantaz, propriétaire d'une salle de sport à Thonon-les-Bains, athlète de
haut niveau, qui lui peaufinera un entraînement sur mesure…et garanti sans produits adjuvants.
Le 24 novembre 1996 c'est le grand départ, d'Evian à Genève en cycle des mers sur le lac Léman, puis de Genève à Cadix à vélo, 2000
km entamés sous la neige. Il arrive sans encombre à Cadix, mais le premier contact avec la mer est plus rude.
Après deux faux départs, rejeté sur la côte par une violente tempête, puis par une grosse tendinite, il repart en octobre
1998 de Sagrès, au Portugal.
Cette fois c'est gagné, en 27 jours et sans radio, avec seulement un GPS, il accoste sur Ténérife, île des Canaries,
antichambre de l'Atlantique.
Il repart le 1er février, mais les alizés lui font faux bond, la faute à El Niña.
Durant toute sa traversée, il doit sans cesse lutter contre des vents versatiles et des courants contraires, qui le font
reculer la nuit quand il se repose.
Résultat, 117 jours de mer à pédaler 10 heures par jour, un mois de plus que prévu et l'arrivée à la Désirade,
dépendance de la Guadeloupe avec pour toute nourriture, un demi paquet de spaghettis en réserve…
Encore doit-il être récupéré au large, l'accès à la côte atlantique des Antilles étant impossible pour une embarcation mue à la force d'un seul homme.
Faute de moyens financiers et frustré de n'avoir touché terre par ses propres moyens, Didier interrompt son
périple vers Memphis, mais relève le défi d'une nouvelle traversée de l'Atlantique.
C'est en partant de la Grande Canarie au mois de janvier 2001, qu'il réussit en 88 jours la traversée
jusqu'à la Martinique, faisant de cette île antillaise la base de départ pour la suite de son Aventure : les USA et Memphis.
Le 6 avril 2002 il part du port du Marin en Martinique, traverse la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique.
Après avoir risqué plusieurs fois sa vie, au large de la Jamaïque où il s'échoue sur un récif,
près du détroit du Yucatan où il saute une barrière de corail, dans la baie de Terrebonne où il reste arrimé
36 heures à une bouée pour éviter d'être drossé sur la côte, il pose le pied pour la première fois sur le sol américain de l'Ile de Timbalier,
le 20 juin 2002.
Le 21 juin, il arrive à Grand Isle, en Louisiane, après avoir parcouru 4 300 km en
75 jours, par des températures variant de 35 à 44° à l'intérieur du bateau.
Le 31 juillet il en repart à vélo et en sept jours parcourt les 800 km qui le séparent de Memphis.
Après sept ans et sept mois d'efforts, 17 000 km parcourus sur mer en pédalant et 3000 km à vélo, Didier a réalisé son Rêve.
Le 21 septembre, à bord de son cycle des mers, il faisait son grand retour à Evian-les-Bains, où l'attendaient
sa famille, ses amis et des élus de Haute-Savoie qui l'ont, durant toutes ces années, soutenus sans défaillir.
Des milliers de personnes ont pu voir, toucher et visiter son "My Way" à "la Cité de L'eau" de Publier,
un des sites de la "Virade de l'Espoir 2002", puis un an plus tard à Excénevex.
Parrain de cœur, il avait spécialement écrit des poèmes d'espoir, destinés à récolter des fonds pour
l'Association "Vaincre la mucoviscidose".
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