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Voyage

Après les traditionnels au revoir,
Il est l'heure de penser au départ,
Me voilà sur le quai de la gare,
Afin de continuer mon histoire.

A midi je saute dans le train,
Enfin j'essaie mais, en vain,
Avec un gros sacs dans chaque main,
Une guitare et une caméra sur les reins.

Dans le TGV j'avais une place bien assise,
Mais je préférais le strapontin près des valises,
Même si les fumeurs ont pour devise,
De s'y "nicotiner", bien qu'on l'interdise.

Mais restait à venir le plus beau,
Ma descente aux enfers, je veux dire au métro,
Et je vous garantis que c'était pas du gâteau,
Déjà à vide, mais là avec une tonne sur le dos.

Avant que je me fasse avaler par le train,
Il fallait d'abord se frayer un chemin,
Moins facile que dans la jungle une machette à la main,
C'était le prix à payer pour suivre mon destin.

Avant d'arriver à la rue Bonne Nouvelle,
Où le plaisir était grand d'y retrouver mon hôtel,
Je dus serrer les dents dans ce satané tunnel,
Sous les regards curieux aux cernes éternels.

M'extirpant du boyau je reprends vie,
Découvrant la capitale une nouvelle fois sous la pluie,
Mais c'est pas aujourd'hui que je visiterai non merci,
Me dis-je en traversant le boulevard Saint-Denis.

Avec mes Amis je finis la soirée,
Puis je m'offre une nuit bien méritée,
Où rien au monde n'aurait pu me réveiller,
Après le combat, le repos du guerrier.

A cinq heures Paris s'éveille,
Et moi je fais de même quelle merveille,
J' me retrouve à nouveau où il y a pas le soleil,
Errant dans les couloirs les yeux pleins de sommeil.

En filant sur Roissy je ne fais pas attention,
Par malheur je descends à la mauvaise station,
Pourtant, je vous jure que ce n'était pas mon intention,
Heureusement j'ai de l'avance pour prendre mon avion.

Malgré un excédent de bagages,
Je passe sans encombre tous les barrages,
Il faut prendre à deux mains mon courage,
Pour huit heures de vol au-dessus des nuages.

Dans l'Aventure, je suis loin d'être un profane,
Mais on se sent tout petit dans ce coucou qui plane,
Et comme Tarzan se battrait pour une banane,
Je ferai de même pour pédaler au sud de la Havane.

Jusqu'à Saint-Martin où l'on fait escale,
Le vol est sans problème et même idéal,
Même si l'atterrissage est si près du littoral,
Que j'ai bien cru qu'on allait tout droit à la baille.

Pour le même prix j'ai donc droit à un second vol,
Celui-ci plus court, mais je n'ai pas de bol,
J'observerai du haut cette région de la métropole,
Où bientôt moi aussi je prendrai mon envol.

A quinze heures je touche le sol martiniquais,
Heureux de retrouver mes Amis antillais,
Et bientôt My Way avec qui je continuerai,
De rêver éveillé en continuant mon projet.

(Voyage. Copyright © Didier Bovard 2002)