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Le cowboy et les yins yins

Je vais vous conter une histoire qui va vous faire marrer,
Enfin je l'espère, si vous n'êtes pas du genre coincé,
Si jamais c'est le cas, eh bien j'aurais tout essayé,
De vous faire oublier vos tracas, de vous faire dérider.

Tout a commencé au moment où de l'avion j'ai débarqué,
Ils étaient là, ils m'attendaient dès que j'ai posé le pied,
Les yeux globuleux, les ailes sur les hanches, la trompe aiguisée,
On se serait cru dans un film d'horreur, comme on voit au ciné.

Vous l'avez deviné, ce ne sont pas des martiens débarquant sur terre,
Mais tout simplement des satanés moustiques déclarant la guerre,
A tous les imprudents et les négligents qui n'ont pas su faire,
Le geste qui sauve de se badigeonner d'anti-mercenaires.

Vous me direz ce sont des insectes comme il y a par chez nous,
Que d'une simple pichenette on pourrait sans peine les mettre à genou,
Eh bien mesdames messieurs, croyez-moi, ne misez pas un sou,
Ce moustique-là, c'est une véritable terreur, aussi vorace que dix poux.

À l'heure où j'écris ces quelques lignes, je suis dans mon lit,
Seul, même pas une doudou pour me faire des mimis,
Et je sais qu'ils sont là, me regardant les yeux pleins d'appétit,
Attendant pour décoller du plafond ou de la table de nuit.

Et demain matin ce sera toujours le même refrain,
Je me réveillerai en croyant avoir bluffé ces petits malins,
Et je découvrirai mon corps d'Apollon dans la salle de bains,
Recouvert de boutons, ressemblant à un pain aux raisins.

Puces des sables est le nom que leur ont donné les Américains,
Il est vrai que je ne me suis jamais autant gratté, nom d'un chien,
Et même si yins yins est le doux nom créole de ces petits copains,
La hache de guerre est déterrée entre, le COW-BOY et les YINS YINS.

(Le cowboy et les yins yins. Copyright © Didier Bovard 2002)